Un nouvel été caniculaire sur la BRA, le 2ème plus chaud de tous les temps après 2003. Faisant suite à l’été 2017 lui-même le 3ème le plus chaud jamais rencontré, cette période d’extrême chaleur et de grande sécheresse a encore mobilisé tous les acteurs de la cellule d’alerte de mi-juin à fin août.
Parmi eux, les bénévoles des AAPPMA de la BRA n’ont pas ménagé leurs efforts et leurs interventions pour obtenir des lâcher d’eau salvateurs pour la rivière. Plusieurs lâchers à vocation thermique à 42 m3/s ont ainsi été effectués. Un lâcher à 100 m3/s a également été obtenu aux fins de réduction du couvert algal devenu considérable en ce mois d’août.
Remercions ici tous ceux qui nous soutenu dans ces difficiles négociations ; l’obtention de ces mesures nécessitant force argumentaire et détermination compte tenu de l’opposition des représentants du tourisme du Jura désireux de maintenir le niveau du barrage de Vouglans.
Sans l’existence de cette cellule d’alerte, nul ne doute que le cheptel salmonicole de la BRA, déjà durement touché par les mortalités printanières de 2017, aurait encore été réduit.
Des plongées effectuées début septembre ont permis de constater la présence d’ombres et de truites semblant en bonne santé quoiqu’un peu maigres, même si les populations observées restent faibles en regard de la situation 2016.
La sécheresse estivale a impacté également l’Albarine toute proche nécessitant plusieurs pêches électriques de sauvetage. Remercions les nombreux bénévoles de l’AUPRA venu apporter leur aide à ces pêches qui ont permis de sauver des milliers de truitelles et d’ombrets (et aussi des poissons adultes). Le fruit de 2 de ces pêches a été déversé dans des zones refuges de nos lots : la sortie de la lône de Martinaz (secteur ne dépassant pas les 17 à 18°C au plus fort de la canicule) et des résurgences phréatiques à Chazey. Ces zones tempérées permettent d’accueillir des salmonidés en toutes circonstances dans l’attente d’un retour à de meilleures conditions en fin d’été.
La sécheresse se prolonge encore en cette 1ère quinzaine d’octobre après un mois de septembre encore très chaud et sec. Heureusement le délestage de Vouglans a permis de nettoyer les fonds et d’abaisser considérablement la température de l’eau. Hélas, les éclusées effectuées et notamment les baisses trop rapides en fin d’éclusées ont encore causé des mortalités plus ou moins importantes selon les secteurs de la BRA. Si l’impact de ces éclusées est moins dévastateur que lors de la période de reproduction, il n’en reste pas moins néfaste pour la biodiversité de la rivière (poissons et macro faune). Le travail des 3 AAPPMA et de la Fédération de l’Ain continue afin d’améliorer le régime de fonctionnement des barrages notamment en travaillant sur des débits planchers en période de fraie et sur des baisses plus modérées lors des éclusées EDF. Le fonctionnement des 3 microcentrales est aussi à améliorer pour éviter les variations brusques lors des retours à 12 m3/s (variations ultra rapides à leur aval immédiat à pont d’Ain).
Les plongées estivales ont permis de confirmer la présence de silures dans les enrochements et sous les berges. Rappelons que nombre de ces silures sont le résultat d’introductions sauvages illégales depuis les plans d’eau avoisinants (Pont de Chazey et Longeville notamment). Il est urgent de réduire le nombre de ces silures qui causent d’importants dégâts dans les populations de truites. En effet, dans la BRA, les silures occupent rigoureusement les mêmes postes que les truites qu’ils avalent dès qu’ils ont une taille suffisante pour le faire. Lors des plongées, il est fréquent en effet de voir des silures et des truites côte à côte pour peu que leurs tailles respectives empêchent les premiers d’engloutir les secondes.