CORMORANS : Le Ministère de l’Environnement condamne à mort nos rivières.

Septembre a vu sortir un arrêté ministériel supprimant la régulation des cormorans sur les eaux libres.

Cet arrêté a été pris sur avis favorable du CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) présidé par un membre de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux).

Nier aujourd’hui l’impact néfaste d’une surpopulation de grands cormorans sur nos eaux libres relève du révisionnisme. Les études, films et témoignages depuis plus de 20 ans prouvent cet impact considérable. Se fier à des éléments apportés par la LPO pour contester cet impact nous fait penser à confier une étude sur les dangers de l’alcool à des syndicats de viticulteurs.

Faire croire que la présence massive de cormorans (plusieurs centaines rien que sur la BRA) peut se faire sans effondrer les populations salmonicoles (et surtout celles de l’ombre commun espèce protégée par la convention de Berne) est mensonger et criminel pour nos rivières.

C’est méconnaître la biologie des poissons et de l’ombre en particulier qui ne se cache pas et dont le seul moyen de défense face aux cormorans consiste à se déplacer dans le cours d’eau. Ne pouvant fuir éternellement les attaques répétées des cormorans, les ombres sont condamnés. Ceci est d’autant plus vrai pendant les rassemblements des ombres au début de leur période reproduction.

Au début de l’invasion des cormorans il y a plus de 20 ans, avant les autorisations de régulation, les populations d’ombres de la BRA se sont effondrées. Tout comme celles de certains pays européens (Autiche, Allemagne, Norvège, Suisse, etc…).

Depuis, d’importantes actions ont été entreprises pour protéger les populations salmonicoles de la BRA.

Toutes ces actions aux coûts importants (bientôt plus de 40 millions d’euros) notamment pour le contribuable auront été en pure perte si durant l’hiver plus rien n’est fait pour limiter les dégâts considérables occasionnés par les cormorans.

Le sort de nombreux cours d’eau français dépend en grande partie de l’investissement bénévole des AAPPMA. La suppression de la régulation légale en découragerait beaucoup. Qui resterait alors au chevet de nos rivières pour en garantir la richesse et la diversité ? Sûrement pas la LPO dont le slogan est pourtant : « Agir pour la biodiversité ».

250 cormorans (la quantité moyenne éliminée annuellement sur nos 35 km) pendant 6 mois = 250 x 180 x 400g de ration journalière soit 18 tonnes de poissons consommés ou mortellement blessés chaque année sur la BRA. Il n’y a que la LPO pour penser que la BRA peut survivre à cela et qu’il s’agit là d’une action pour la biodiversité.

Après tant d’années d’efforts et de sacrifices sur notre temps libre nous ne pouvons nous résigner à voir disparaître une espèce patrimoniale comme l’ombre commun au profit d’une espèce envahissante nullement menacée actuellement et même en pleine expansion.

Même si le Conseil d’État vient de rejeter le recours en référé de la FNPF contre cet arrêté ministériel,  nous nous associerons à toute action visant à réobtenir une régulation légale et nous invitons le ministère à réexaminer très largement toute la documentation existante prouvant sans contestation possible les dégâts considérables occasionnés sur les eaux libres (et pas seulement les piscicultures) par la surpopulation des grands cormorans.

Le choix est simple, protéger à l’excès une espèce envahissante en pleine expansion et condamner à mort les rares cours d’eau français  salmonicoles encore en état ou bien continuer une régulation légale encadrée comme auparavant.

De ce choix dépend l’avenir de nos rivières et notamment de l’espèce ombre commun.